Il y a la liste des courses et la todo list, inscrite sur le post-it du bureau. La liste des mes envies, et celle « à ne pas oublier », que l’on ne retrouve jamais.
Ces listes littéraires n’ont d’autres ambitions que d’être un peu tout cela : liste de courses, liste de souvenirs et de souvenance. Lili, ma fille, je les écrite pour toi car nous partageons ce plaisir du texte, la jubilation d’ouvrir un nouveau livre, une tasse de thé à la main, les pieds sous un plaid.
Ces listes se veulent brèves, subjectives et arbitraires. je ne parle que des livres que j’ai lu, dans la très grande majorité des listes.
Elles sont là d’abord, Lili, pour que nous partagions le goût de l’exploration, de la découverte et de la controverse. En quelque sorte Le Monde de Lili, littéraire et brouillon.
Sei Shonagon, dans ces notes de chevet, a écrit 162 listes. Elle détaille ainsi les choses détestables, les choses peu rassurantes, celles qui paraissent pitoyables, et surtout celles qui ne servent à rien mais qui rappellent le passé. Elle n’y inclut pas les livres, il n’y en avait pas vraiment au dixième siècle de ce Japon. Elle l’aurait, sinon, certainement fait.