En 1948, quelques petites années avant sa mort, Gide se fait prendre en photo avec dans les mains le roman Monsieur Souris de Georges Simenon ; il l’écrit fièrement à son ami, jeune ami de 34 ans son cadet…complice de cette privat joke et témoin de l’admiration du vieux maitre des lettres françaises pour l’écrivain voyageur, produisant 5 romans en 4 mois et écrivant à Gide, « pour me reposer, je vais écrire un Maigret ». Gide peut ainsi écrire « je tiens Simenon pour un grand romancier, le plus grand peut-être et le plus vraiment romancier que nous ayons en France aujourd’hui ».
Dans son dossier Simenon, prévu pour une étude qui ne sera jamais rédigée, Gide cite ses romans préférés ; en voici la liste :
L’Homme de Londres
La Veuve couderc
Long Cours
Il Pleut Bergère (« un des rares livres de S. écrit à la première personne », note Gide)
L’Inspecteur Cadavre
La Fuite de Monsieur Monde
L’Ecluse numéro 1
Les Inconnus dans la Maison
La Marie du Port (« un des meilleurs »)
Chemin sans Issue
Malempin (ou S. « fait revivre le passé dans et à travers le présent »)
L’Homme qui Regardait Passer les Trains
Les Rescapés du Télémaque
Les Fiançailles de Monsieur Hire
Au Bout du Rouleau
L’assassin
Le Suspect
Le Coup de Lune
Cette liste s’arrête en 1950, date de la mort de Gide. Celui-ci n’aimera jamais Pédigrée, le roman autobiographique que Simenon porta et travailla longuement ; il lui dira franchement plusieurs fois dans ses lettres.