En arrivant en Suisse, je savais que je trouverai du chocolat, des paysages comme dans Heidi, plein de sortes de fromages, et certainement des livres et des écrivains.
D’abord Simenon, qui bien que belge, globetrotter, baiseur compulsionnel, fini ses jours à Lausanne, fumant plus de 300 pipes qu’il acheta rue de Bourg, lutinant sa bonne et crevant de trouille devant le moindre microbe.
Et puis Jean-Jacques ! Lili, il faut que tu lises Rousseau, sans penser à ce qu’on t’appris à l’école, sans te dire, cela doit être compliqué puisque c’est vieux ! Jean-Jacques parle de lui comme peu d’hommes ont osé le faire et pu le dire.
Je n’oublie pas Albert Cohen, ni Nicolas Bouvier dans mon panthéon helvète. Philippe Jaccottet, poète a qui l’on doit une superbe traduction de l’Odyssée. Madame de Staël- dommage qu’elle se prénomme Germaine, ça enlève du charme- et Isabelle de Charière dans mes belles dames du temps jadis.
Mais Jean-Jacques, Jean-Jacques est le plus grand, le plus torturé, le plus touchant des écrivains franco-suisses. Il repose quand même au Panthéon, pas trop loin de Voltaire ; il doit y avoir de l’ambiance, la nuit, entre spectres !
Et puis, notre petit chéri, le playboy (trop) doué, Joël Dicker. Bien sûr la critique, surtout française, l’assassine ; elle n’a jamais rien compris à la pop culture. Les critiques français aiment l’entre-soi, ambiance mariage pour tous, canal saint-Martin, autofiction et littérature de normalien. Ils ont dénié reconnaître Houellebecq écrivain du bout de leur snobisme quand il a eu le Goncourt, et encore, il est « de droite », infréquentable donc.