…Mais que je n’ai pas vraiment lu.
Car comme le dit très bien Pierre Bayard, on peut très bien parler des livres sans les avoir lu (Comment parler des livres que l’on n’a pas lus ?), en étant révérencieux envers eux.
Je n’ai jamais dépassé le premier chapitre du Rivage des Syrtes (Julien Gracq) dont la couverture jaune, les pages non-coupées au papier rustique, la boussole, emblème de José Corti, et le titre mystérieux du livre m’ont fait certainement plus rêvé que sa lecture, vite ennuyeuse.
J’ai essayé vingt fois de lire Faulkner, dont j’ai volé le Pléiade à la bibliothèque de Grenoble (j’espère qu’il y a prescription, c’était il y a trente ans), ou Au dessous du Volcan de Malcom lowry, sans comprendre ni l’un ni l’autre mais toujours admiratif de leurs demesures.
Encore plus chiant, à l’écriture encore plus obsessionnelle, j’ai lu Claude Simon La route des Flandres, jusqu’à la troisième page, (et première phrase) et je me suis effondré. Mais je crois avoir achevé, ou est-ce elle qui m’a achevé, La Modification de Michel Butor.